lundi 29 juin 2009

Un samedi soir olé olé !

Fidèle à mon habitude, je suis en attente d'un appel de Marc, le répartiteur attitré pour ce samedi soir. Et j'attend, en compagnie de mes confrères de travail, sur le poste d'attente (30) attitré au coin de Volta et Des Frères-Lumière. Alors qu'il faisait chaud et humide, l'astre solaire était déjà à mi-parcours avant de revenir à l'opposé de son coucher pour nous darder de ses chauds rayons dès son levé.

Une limousine "stretch" s'arrête à ma hauteur. Nous sommes quatre à parler de tout et de rien. Des sujets de conversation pouvant passer de l'actualité (comme la mort de Michal Jackson) aux blagues lancées en anglais par un ami, un Libanais de naissance qui a grandi et vécu la majeure partie de son enfance jusqu'à ses onze ans.

Carte du Liban

Contrairement à la plupart des chauffeurs de confession musulmane, mon ami est catholique. Il parle aussi bien l'anglais que le fraçais, sans oublier l'arabe, sa langue maternelle. Il a émigré au Québec au début des années '70. Cela fera 35 ans qu'il vit au Québec.

Le chauffeur et sa limousine

Le chauffeur et sa limousine


La vitre du chauffeur était baissée et celui-ci, le coude sorti et posé sur la portière souriait en entendant les blagues qui se suivaient en rafale. Une n'attendait pas l'autre, d'ailleurs. Il a gentiment accepté de se faire poser avec sa limo de huit passagers. Sur la photo, on ne voit pas les taxis stationnés à la droite du "stretch" et placés en file indienne. Je me tiens entre les deux : mon taxi et la bagnole de luxe. La limo partie, je retourne dans mon taxi.

J'avance mon véhicule en tête de file car je suis le prochain à quitter, pour un énième voyage. Marc appelle le poste de Boucherville. Je clanche sur le bouton du microphone. Quelques secondes plus tard, l'adresse apparaît dans l'écran minuscule du radio-taxi.

Ce sera une fausse alerte. Un "no load" communément appelé dans le jargon populaire des chauffeurs de taxi de la Rive-Sud. Ailleurs, dans d'autres municipalités, on nomme cette expression "faire un blanc". Quant à moi, je préfère la deuxième, le plus français des deux mais comme il y avait eu des répartiteurs anglophones par le passé, les "no load" ont continués d'être utilisés.

J'arrive au chic resto-bar le Christies et j'attend impatiemment le dénommé Carl. Le valet me vois et s'avance impérieusement vers la voiture. Mal à l'aise mais déterminé à me déballer la raison de sa venue (c'est lui qui m'envoit la clientèle), il m'annonce que Carl, qui se trouve à être le grand patron de la boîte, le patron du valet conséquemment, a déjà quitté avec un autre voiturier, son employé. Sachant que l'appel logé à la centrale était récente, et voyant mon air interloqué, le valet et portier hausse les épaules pour m'indiquer qu'il est désolé mais qu'il n'y peut rien. C'est son patron, après tout.

J'annoncerai la nouvelle à Marc qui m'invite à reprendre ma place en début de file sur le poste de taxi, le seul à couvrir toute la ville. Moins d'une dizaine de minutes plus tard, je reçois l'appel de remplacement pour me rendre... à la même boîte et avec un client différent. J'arrive et j'attend. Le même portier se déplace d'un pas plus rapide que la dernière fois et me demande le nom que j'ai reçu du répartiteur. Il repart aussitôt à l'intérieur. Quelques secondes s'est écoulées lorsqu'une jolie femme aux cheveux roux et courts et pourvu d'un corps à découper au couteau, s'avance vers moi en me faisant un signe avec son l'index levé vers le ciel pour me demander d'attendre quelques minutes supplémentaires. Deux autres personnes allaient bientôt arriver. Et elle repart aussitôt à l'intérieur.

Ils sortent enfin. Elles sont deux pétards en fait qui accompagnent mon client. Deux femmes dans la jeune trentaine. L'homme doit en avoir autant. Une fois le trio assis sur le siège arrière, l'homme, bien calé entre les deux jeunes femmes, me donne sa destination. Et je ne serai pas fâché de m'y rendre car le voyage que j'aurais dû faire avec Carl, le patron du club, aurait été aussi payant. Après avoir embrayé le bras de vitesse sur "D", je quittai le stationnement pour me diriger vers l'autoroute 20 est, vers le mont St-Hilaire.

La sortie 115 de la A-20 est situé à une bonne vingtaine de minutes. Ensuite, un autre dix minutes pour se rendre chez ce monsieur qui avait l'air de bien s'entendre avec ses deux invitées. Bien calé sur le siège, ou plutôt bien évaché, le plafonnier éteint aidant, des bruits douteux se fit entendre derrière moi. Bien malgré moi, j'entendais clairement les prémisses d'une partie de jambe en l'air. La noirceur de l'habitacle m'empêchait de regarder dans le rétroviseur. Heureusement pour moi car l'idée de m'initier au voyeurisme de m'enchantait guère.

Au début, les sons n'étaient que des baisers, ceux qui se donnent en général sur la bouche. Mais avec cette noirceur, je me demandait si ces baisers ne se donnaient pas ailleurs. Et puis, mine de rien, les yeux rivés devant moi, les mains sur le volant (vous connaissez tous l'expression pour les gars de taxi qui conduisent en charmantes compagnies : Ils doivent garder les deux mains sur le volant !), j'étais fortement tenté de regarder dans le rétroviseur. Mais je ne pouvais voir que des ombres. Trois formes dont deux (bien féminine) qui avait l'air de s'embrasser sans retenu. Un spectacle digne d'un film xxx avec comme unique spectateur un chauffeur de taxi gêné comme tout.

Au fur et à mesure que je me rapprochait de la rivière Richelieu et, par conséquent de la sortie 115, le bruit de l'une des deux femmes allait en crescendo. Le son de ma boîte à musique paraissait lointain par rapport aux cris de jouissance de la partenaire du chanceux assis en arrière. Par ce qu'il m'avait demandé, avant de partir si j'aurais aimé m'assoir entre deux belles femmes. Jetant un oeil à mon alliance et y allant d'une réponse prudente mais franche, j'avais répondu du tac au tac en disant qu'avant mes dix-huit années de mariage, je n'aurais certainement pas hésité une seule seconde. Satisfait de ma réponse, il m'avait par la suite transmis sa destination.

Revenons à nos moutons, ou plutôt à notre trio qui se faisait encore des attouchements sur la banquette. J'entrepris de sortir à la 115, tel que demandé par mon client et, tout en regardant par le miroir, je m'informais de la suite du trajet à prendre. L'auto immobile à l'arrêt-stop et regardant toujours par le miroir au-dessus de ma tête, l'homme se releva soudainement et rergarda autour de lui. Il faisait noir dehors comme à l'intérieur. Seul un lampadaire de la ville, planté à l'opposé, éclairait faiblement notre intersection. Ses yeux s'étant habitué à la pénombre, il m'informa pour le reste du trajet à faire : une autre bonne dizaine de minutes à parcourir encore jusqu'à son entrée de gravier.

Une fois sur place, les deux femmes sortirent pour laisser le soin au client de payer mon dû. Le pourboire était généreux. Très généreux même. Une façon polie de me remercier pour avoir participer indirectement au show. Un voyeur "auditif", en quelque sorte...

Pour terminer, une petite anecdote sur une note plus heureuse et plus calme. Je retourne sur mes pas et en arrivant dans la bretelle d'accès pour la A-20 ouest, j'aperçois un renard adulte en plein milieu de la chaussée. Je regarde dans le rétro et ne voyant personne, je ralenti mon taxi. L'animal se tasse et saute dans les fourrés. Rendu à sa hauteur, je penche la tête du côté droit en ayant pris soin d'ouvrir la fenêtre avant du passager. La bête était là, à me regarder curieusement. Et elle s'en va comme si de rien n'était.

Maman renard et ses 3 renardeaux

Je roule lentement tout en fixant le rétro attentivement. Le renard roux retraverse la voie d'accès quand une ombre, plus petite celle-là s'est mise à le suivre. C'était un renardeau. Il suivait sa mère et le plus comique, c'était de le voir courir, tourner autour de la renarde comme si c'était un jeu. Le pied toujours enfoncé sur le frein, je faisais mon "voyeur" en toute quiétude, la route étant vide. La mère et son petit disparurent finalement dans les hautes herbes. Et moi je quittai les lieux, le sourire au lèvre et le coeur léger.

D'un côté, bien que je ne pouvais pas voir le spectacle qui se déroulait dans mon taxi et dans mon dos, et d'un autre côté, je pouvais me délecter d'un tout autre show : voir une maman renard et son rejeton d'assez près pour les distinguer clairement. Laquelle des deux auriez-vous préférer ?

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mardi 23 juin 2009

Conseils pratiques pour la Saint-Jean

Bonne Saint-Jean !

Si vous avez l'intention de vous rendre sur la Rive-Sud de Montréal, que ce soit à Saint-Hubert pour assister au spectacle de groupes connus ou qui débutent dans ce domaine, d'applaudir votre chanteur(euse) favoris dans une autre localité comme Varennes ou le Vieux-Longueuil, j'aimerais simplement vous rappeler qu'il y aura des chauffeurs de taxi en service PARTOUT de ce côté-ci du fleuve. Vous pouvez consommer, mais faites-le de façon responsable.

De mon côté, je vais bosser sur mon territoire. Question de donner du service à ceux et celles qui auront besoin d'un transport. Cependant, je vous demande d'avoir un peu plus de patience. Malgré le nombre plus important de voitures de taxi pour cette période, le nombre d'appels à la centrale va tripler et risque d'engorger les lignes téléphoniques. S'il vous plaît, soyez patient. Ce sont des êtres humains qui répondent au téléphone et qui vous reconduisent en toute sécurité à la maison. Ne l'oubliez pas.

Si vous avez une plainte à formuler concernant un chauffeur ou la personne qui a répondu à votre appel, faites-la par écrit ou appelez la personne en charge des plaintes à la compagnie qui m'emploie. Ne perdez pas de vue que le chauffeur ne peut rien faire pour régler votre litige. C'est vrai qu'il représente la compagnie de taxi mais n'a pas à subir la colère de ses clients(es).

Je vous suggère aussi de laisser votre nom au répartiteur/téléphoniste et de donner une adresse, surtout si vous appelez de votre cellulaire et à partir d'un coin de rue. L'ordinateur a besoin du numéro civique ainsi que le nom de la rue pour arriver à localiser le bon zonage. De plus, je vous recommande de rester sur les lieux de l'appel. Ne partez surtout pas : le chauffeur n'attendra pas longtemps sur les lieux. Surtout s'il sait qu'il y a plusieurs appels dans le même coin.

N'embarquez surtout pas avec vos bouteilles de bière ouvertes. C'est strictement interdit par une loi fédérale et le chauffeur risque gros. Avant de vous quitter dans les bras de Morphée, je vous suggère d'utiliser un taxi de votre municipalité si vous êtes à l'extérieur. En effet, la loi provinciale vous permet d'appeler une compagnie de votre choix et dont le siège social est situé dans votre territoire. En particulier le mien, Boucherville. Vous contriburez ainsi à encourager le chauffeur de son territoire. Pourquoi ? Tout simplement parce que celui-ci connait déjà votre destination, ne vous fera pas tourner en rond et l'aidera à augmenter ses revenus, déjà maigres à cause de la récession économique actuelle.

Merci et bonne Saint-Jean !

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dimanche 21 juin 2009

Bonne fête aux papas blogueurs !

Bonne fête des Pères (2009)

J'ai eu un peu de mal à rédiger ce billet et vous en comprendrez tous la raison après l'avoir lu au complet. D'abord je me demandais si j'allais publier, comme c'est mon habitude de faire, les souhaits d'usages pour cette fête-ci. La fête des Pères. J'ai hésité. Longuement d'ailleurs. J'y pensais depuis l'habitacle de mon taxi et ce, pendant une bonne partie de la nuit. Difficile de souhaiter une bonne fête à tous les papas quand certain d'entre eux n'auront pas le goût de la célébrer.

Je pense d'abord au petit-fils de mon beau-frère Michel. Il se prénomme Alex. Il a perdu son père alors qu'il n'avait qu'un an. Son père en avait à peine 27. Il fut emporté par un cancer trop avancé et diagnostiqué trop tard. Sa mère se bat toujours pour obtenir justice : récupérer de droit la police d'assurance-vie de feu son conjoint. Je déteste les compagnies d'assurance.

J'ai appris, comme vous tous, le décès prématuré d'un poupon d'à peine 16 mois de vie, un garçon prénommé Antoine. La vie est injuste et pour preuve, elle n'a pas voulu attendre qu'il atteigne ses 18 mois obligatoire pour recevoir le vaccin contre la méningite. Ce charmant petit ange pourra veiller sur ses parents et je souhaite qu'ils trouvent le réconfort en sachant que nous leur envoyons des ondes positives. Mes pensées vont d'ailleurs aux parents du petit Antoine ainsi qu'à Jacynthe et Drew et à leurs proches, il va s'en dire.

Finalement, mon propre fils a, lui aussi perdu son premier-né. Il se prénommait Anthony. Cela fera maintenant trois ans qu'il traverse la fête des Pères en pensant à cette tragédie. Anthony est mort d'une asphyxie lors de l'accouchement. Le cordon ombilicale avait trop roulé sur lui-même. Trop serré, tel un fil de téléphone, provocant, du même coup et inévitablement l'asphyxie du bébé. Plus rien ne passait. Même pas l'oxygène, cet élément essentiel à la vie. Le pire dans tout ça, c'est que celui-ci était demeuré dans l'utérus pendant plusieurs jours, le temps que le médecin se rende compte que son petit coeur ne battait plus. Mon coeur de (nouveau) "papy" venait de chavirer à l'annonce de la terrible nouvelle. Mon épouse, quant à elle, était inconsolable. Imaginez les parents !

À sa venue au monde, le petit corps bleu et froid était déjà tout formé. Malgré la couleur, le bébé était beau. J'avais d'ailleurs pu le constater par moi-même en regardant la photo. Le médecin avait conseillé à la jeune maman de le prendre dans ses bras, malgré son objection : elle devait faire le deuil de cette naissance pour pouvoir tourner la page. Bien sûr, rien ne pourra jamais remplacer l'absence d'Anthony. Mais à l'arrivé des anniversaires tels que la fête des Pères et celle de sa venue sur Terre, ses parents pourront ainsi se rappeler de leur fils ainé.

Aujourd'hui, Pascal et Véronnique nous ont donné deux beaux petits-enfants : Noémie et Zachary. La preuve que la vie réussi toujours à trouver son chemin...

Bonne fête des Pères !

Noémie (3 ans) et son petit frère Zachary (1 an et demi)

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mardi 16 juin 2009

Taxi !

Pour cette fois, je vais vous épargner mes textes, habituellement et cruellement long... et vous permettre de relaxer davantage en lisant ces quelques paragraphes, tout en terminant sur une vidéo que j'ai pu visionner, grâce au blogue de mon estimé collègue Jean Shoeters.

Jean a pondu un billet le 3 juin dernier sur "Les rues sales de Montréal", la version anglaise de The dirty streets of Montreal, un clip tourné par une équipe du site Web néerlandais Metropolis. L'équipe tournait en compagnie d'un collègue de travail connu pour avoir publié deux bouquins, deux excellents livres qui, racontés comme un vrai journal de bord, dresse un portrait fidèle de ses passagers tout en livrant des témoignages d'une rare précision.

UN TAXi LA NUiT est le blogue de Pierre-Léon, un chauffeur de la compagnie de taxi Diamond. Jean S. le connait certainement pour avoir travaillé comme répartiteur et avant de pouvoir jouir d'une retraite bien méritée. De plus, Pierre-Léon raconte à travers les rues de Montréal, une ville qu'il connait comme le fond de sa poche, les différents aspects de cette cité grouillante d'humains et tout en parcourant les multiples arrondissements.

Le site montre également les clips d'autres chauffeurs de taxi comme Pierre-Léon et moi. Ce sont tous des travailleurs autonomes oeuvrant dans l'industrie mondial du taxi. Métropolis les a filmé sur les lieux de leur boulot, c'est à dire dans leur taxi. Ce clip est un superbe clin d'oeil lancé à tous les chauffeurs de taxi de la planète, peu importe leur origine et leur langue.

Jettez-y un coup d'oeil ! Vous ne perdrez rien au change...

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dimanche 14 juin 2009

Une insolence de taxi

Une autre belle journée ensoleillée et chaude que je ne verrai pas encore. Récupération du corps et de l'esprit obligatoire pour les travailleurs de nuit. Il est présentement 8h45 du matin, en ce dimanche 14 juin 2009, je suis assis sur l'une des six chaises de cuisine qui fait office de chaise d'ordinateur. Ce n'est guère confortable mais c'est tout de même mieux que pas de chaise du tout.

Je suis arrivé à la maison vers 6h00. J'ai dû me stationner, encore une fois, loin de mon entrée de garage. Ma femme m'avait avertit de le faire au cas où les ouvriers reviendraient (pour réparer le béton de notre balcon et de celui du voisin d'en haut) pour cette deuxième journée, soit aujourd'hui même. Mais le feront-ils ce dimanche ? J'en doute fort. Et dire que l'Escape est stationnée à l'autre bout de la rue...

Tôt ce matin, j'ai embarqué un couple en provenance du club de la Commission des Liqueurs. Un nouveau club sélect pour les branchés de la grande région montréalaise. La fermeture était houleuse et comme je le redoutais, tout le monde se garochait sur les taxis de Boucherville, déjà trop peu nombreux pour pouvoir éponger cette clientèle potentiellement généreuse et susceptible à la fois.

L'homme me demande si je connais Varennes. Je répond dans l'affirmative mais qu'une fois rendu à l'intérieur des limites de la ville, il devra me guider vers sa résidence. Après avoir répondu un "C'est beau !" d'un air qui en disait long sur mon état d'esprit. Finalement, je pris la direction de la route 132. J'ai toujours pris pour habitude d'emprunter cette route qui mène directement à Varennes et vers la vieille ville, qui plus est. Pourtant, l'homme - qui devait parler pour sa copine - me demanda de prendre par l'autoroute 20 et puis la A-30 vers l'est.

"C'est deux fois plus cher par ce chemin", lui ai-je répliqué. et lui de répondre par un "je m'en criss-tu ?" assez sec. Ok bonhomme. C'est ton argent après tout ! Pourtant, cette pauvre cloche bourrée de verres de bière et de shooters commençait à me faire suer. Aussitôt sorti du stationnement, monsieur me donne déjà la direction à suivre pour sortir du... parking !

"Tourne à droite au prochain coin." Ok boss. J'effectue un virage à droite après avoir fait mon arrêt obligatoire. Il continue de parler avec la fille assise juste derrière mon dos et regarde constamment devant lui. "Tu tourneras à gauche au prochain stop." T'es sérieux ? Me disais-je, un sourire en coin. Et comme s'il avait su ce que je venais de dire dans ma tête, il me dit le plus sérieusement du monde : "Je suis ben sérieux, tsé !" Ben kin ! "Écoute ben le jeune, la ville de Boucherville est juste un peu plus grande que la tienne pis je pense savoir comment sortir d'ici et prendre l'autoroute 30."

"Désolé monsieur le chauffeur" qu'il me dit sur un ton d'excuse qui semblait posséder un brin de sincérité. "C'est beau, pas de problème." Une fois rendu sur le boulevard de Montarville, j'accélère mais tout en respectant la limite de vitesse de 50 km/heure. Je roule peut-être à 58 mais pas un chat sur ce grand boulevard tout en ligne droite. En arrivant au carrefour de la rue de Touraine, le jeune prétentieux me demande de virer à droite. À la dernière minute. Je dois freiner brusquement pour ne pas passer tout droit. Heureusement que personne me suivait à l'arrière. Heureusement que je jetait fréquemment un oeil sur ce singulier personnage, tout en vérifiant ma bulle, mon espace autour du taxi. Autrement dit, la rue était déserte.

Je le regarde par le rétroviseur intérieur et lui lance sèchement : "Tu pouvais pas me le dire d'avance ? Si tu tiens à me guider avant chaque virage, je m'en sacre. Mais dis-le moi AVANT de tourner. C'est possible, oui ?" Je le fixais droit dans les yeux et je sentais qu'il le supportait mal. Je voyais bien qu'il essayait de détourner le regard mais je montais le ton pour être certain qu'il me comprenait bien. Sa copine, quant à elle, n'en avait rien à foutre : elle dormait depuis belle lurette.

Arrivé (enfin) à Varennes, mon jeune client ne se gênait plus pour me montrer son chemin vers sa belle et grande demeure. Un autre jeune qui se pétait les bretelles pour montrer le fruit de son labeur. Si labeur il y a.

"Tu peux arrêter ici." Bon. J'allume la lumière du plafonnier pour qu'il puisse piger dans ses poches et me donner le fruit de MON labeur. Et durement gagné je vous prie, moins les insultes au passage. Il réveilla du coup la fille endormie à ses côtés, lui ouvrit la portière d'une main et me tendit les billets de son autre main valide. Deux billets de vingt dollars tous fripés glissèrent entre mon pouce et l'index.

Je lui devais de la petite monnaie. Un gros total de quarante-cinq cennes en fait. Il leva son bras droit comme la brigadière qui fait traverser les gamins à tous les matins de la semaine au coin de ma rue. Elle lève la main à hauteur de la tête en signe de stop pour interdire aux jeunes d'attendre son signal pour le faire. "Laissez faire pour le change, monsieur le chauffeur. Vous pouvez garder le reste..."

Ma signature autorisée

jeudi 11 juin 2009

Panne sèche

Après plus ou moins une semaine de vacance forcé, je vous reviens enfin. La tour de l'ordi devait se faire examiner avant la fin de sa garantie par le marchand qui me l'avait vendu, il y aura de cela trois ans maintenant. C'est la raison pour laquelle je ne pouvais me rendre sur vos blogues respectifs et ainsi me délecter en lisant vos billets, pour la plupart tous aussi croustillants les uns que les autres.

Je vous remercie d'avoir patienté pour le temps de mon absence. Je vais recommencer à visiter mes carnets habituels très bientôt. Je dois aussi m'habituer à mon nouveau clavier (un autre, oui je sais) : ayant renversé mon verre de 7up sur les touches, et malgré un nettoyage en règle, je me suis résigné à me procurer un nouveau clavier. Un autre de plus au recyclage...

À propos de l'Explorer, pour le moment, ça va bien. Les pages Internet s'ouvrent normalement. J'ignore si vous avez encore du mal à me rendre visite mais je garde un oeil sur mon navigateur et en cas de problème, je me résignerai à prendre Firefox 3, tel que recommendé par mes bons amis/es de la blogosphère.

Encore une fois, merci !

Ma signature autorisée

vendredi 5 juin 2009

Le projet HOME

Ce billet sera court en texte mais assez long de... sens. Je suis allé visiter le blogue de Toutarmonie ce matin et je suis tombé sur la vidéo du cinéaste Yann Arthus-Bertrand sur son film HOME qui sortira gratuitement sur Internet et à prix réduit dans certaines salles de cinéma et sur DVD.

Selon l'auteur de ce documentaire plutôt surprenant mais révélateur, l'être humain vit une période cruciale et n'aurait que dix ans pour éviter une catastrophe à l'échelle planétaire. Le climat actuel ainsi que les nombreuses catastrophes naturelles telles que les tsunamis, tremblements de terre, éruptions volcaniques ne seraient que les signes évidents de la dégradation de la planète Terre.

Il demande que tous participe à l'effort collectif et mentionne que c'est pour tenter de rejoindre le plus grand nombre de personne possible qu'il a réalisé ce film-choc. Pour pouvoir diffuser ce documentaire le plus largement possible, il fallait qu'il soit gratuit. HOME ne tient donc pas à faire de profit, car il n'a aucune ambition commerciale. Voici donc le synopsis :

«En 200 000 ans d'existence, l'homme a rompu un équilibre fait de près de 4 milliards d'année d'évolution de la Terre. Le prix à payer est lourd, mais il est trop tard pour être pessimiste : il reste à peine dix ans à l'humanité pour inverser la tendance, prendre conscience de son exploitation démesurée des richesses de la Terre, et changer son mode de consommation.»

Alors toujours intéressé à visionner ce film ? Vous pouvez le voir gratuitement ici via le site de YouTube ou encore sur le site officiel du projet HOME. Il apparaît aussi sur le célèbre site de réseautage «Facebook».

Pour terminer, je remercie chaleureusement ma collègue Toutarmonie de m'avoir transmis ce billet d'une importance capitale. J'ignore comment elle a su pour ce vidéo mais elle a misé dans le mille, selon moi. Et si ce documentaire n'attire personne ou très peu, alors que faut-il en déduire ? Je vous laisse le soin d'y répondre vous-même...

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