Plus mortel que ça, tu meurs... comme le dit si bien l'expression. Hier, c'était vendredi et j'avoue avoir connu des vendredis bien meilleur. Je ne vous dirai pas le montant total de ma nuit (je veux pas passer pour un éternel plaignard, quoique c'est pas parti pour devenir positif dans le métier) mais pour que je m'écoeure après juste 3h30 du matin sans même avoir reçu un seul appel des quatre bars de Boucherville, il y a de quoi "freaker" je pense bien.
Pour vous donner une idée de ma nuit, j'ai à peine mis pour $12 d'essence. Avec mon Impala, je peux mettre facilement $35 pour environ $250.00 au compteur. Ça vous donne une idée ? Je dois aussi admettre que c'est la première fois en... disons... depuis 1993 (à temps partiel puisque j'étais chauffeur d'autocar pendant les saisons estivales. Je faisais visiter la Belle Province à des touristes venu de tous les coins du globe, mais aussi l'Ontario et surtout la côte est des États-Unis comme la Nouvelle-Angleterre) et à partir de 2006, je bossais sur un taxi à plein temps parce que j'avais été opéré pour quatre pontages. Je n'avais pas vraiment le choix : prendre une route différente de celle qui me semblait destinée au départ.
Mes collègues n'en reviennent pas non plus. Certain se découragent plus facilement que d'autres. Les temps d'attente sur les postes de taxi s'étirent de plus en plus. À Boucherville du moins. Parcontre à Longueuil Beach, c'est sensiblement différent : les appels sont plus fréquent et je n'exagère pas. Bien sûr, à Longueuil la pauvreté et le taux de chômage est bien réel. Mais le territoire est plus vaste. Plus de bars, plus de population, plus de taxis, plus de services.
Et il faut ajouter à cela que dans tous bons fruits, on y trouve des vers (je ne me souviens pas du proverbe exact) et je le dis comme je le pense. Comme dans tous les bons métiers, il y a de bons employés comme il y en a de mauvais. C'est pareil pour le taxi. Vous pouvez tomber sur la perle rare comme vous pouvez souhaiter de terminer votre course au PC (vous la connaissez celle-là)... Meilleur le service sera et plus souvent le client rappellera. C'est ma règle d'or. Heureusement que j'avais suivi une formation sur le service à la clientèle alors que j'étais à l'emploi d'une compagnie d'autocar montréalaise. Depuis ce temps, mes clients ne comprennent pas pourquoi je suis si serviable et à l'écoute de leur besoin.
Pourtant, ma formation et mon expérience dans ce domaine ne m'aide pas tellement ces jours-ci. Je suis inquiet de mon sort et je partage l'inquiétude de mes confrères de travail. Plusieurs se demandent s'ils devraient changer d'emploi, de vendre leur permis ou d'engager un chauffeur de remplacement pour permettre à ces propriétaires de souffler un peu tout en cherchant un second boulot pour arriver à joindre les deux bouts.
Les travailleurs (autonomes) de l'industrie du taxi, peu importe s'ils sont de Montréal ou de Boucherville, sont affectés eux aussi par la crise économique actuelle. Je lisais dernièrement un article dans le Journal de Montréal que les chauffeurs de taxi de l'île de la métropole en arrachent avec leur métier. Je les comprend puisque j'en suis moi-même la preuve vivante, mais le Québec possède un territoire immense. Regardez ailleurs aussi. Tout le monde en arrache. Nuance !
Comme je le mentionnais plus haut, la récession actuelle est, à mon avis, LE facteur aggravant pour expliquer cette baisse d'achalandage de la clientèle. On pourrait ajouter les deux semaines des vacances de la construction et un facteur interne, que je qualifierais d'inhabituel mais bien présent comme problème. J'en parlerai prochainement...
Remerciement
Par ailleurs, je tiens à remercier tous ceux et celles qui sont venus me remonter le moral lors de mon dernier billet. Grâce à vous tous, j'ai appris. Appris à ne plus me culpabiliser ni douter de mes capacités. Oui bien sûr, je blogue pour moi, mais j'avais tendance à le faire pour vous autres aussi. Je voulais surtout me faire connaitre comme Pierre-Léon avait si bien réussi à faire avec le sien.
Je recevais peu de lecteur et je sentais que mon blogue se trouvait un peu trop dans l'ombre, un peu comme moi et mon humeur maussade causé par le manque de travail. J'espérais le ramener au soleil avant qu'il ne s'assèche trop rapidement et pourtant, il ne suffisait que de le remettre sur la bonne voie. Ironie ? Peut-être. Après tout, je suis un oiseau de nuit...
Je vous serai toujours reconnaissant pour vos bons mots ! :-)