samedi 14 novembre 2009

La clientèle baisse, la grippe augmente

J'ai quitté le poste de nuit vers 1h15 du matin. Et moi qui a l'habitude de terminer mon quart jusqu'à la toute fin, sans broncher, c'est tout à fait déplorable. Pour un vendredi 13, ce fut une nuit que je qualifierais de catastrophique. Entre 18h00, l'heure du début de mon quart de travail et vers 1h15 samedi matin, j'ai amassé en tout et partout un peu plus de $50 dollars. À 40% de ce montant, ça ne donne pas grand'chose.

Alors que je prenais en charge une ravissante coiffeuse qui venait de finir son «shift» de soir au Rack'N'Roll, j'enfilai rapidement le stationnement en le traversant de travers pour ainsi couper court et sauver le lumière de trafic qui peut s'avérer longue si on a le malheur de s'immobiliser à sa hauteur.

Jasant de tout et de rien, la conversation venait de prendre une tout autre tangeante, une nouvelle direction. Pendant que je surveillais le feu rouge du coin de l'oeil, ma cliente me parlait de sa soirée monotone et calme. Le genre de soirée qui semblait vouloir se répéter trop souvent, hélas. Je rétorquai que nous aussi on en arrachait par les temps qui courent. On se demandait bien pourquoi d'ailleurs.

Et soudainement, la réponse nous sauta en pleine face : la A(H1N1). Sa théorie n'était pas bête. Elle tenait même très bien la route. Que ce soit ici à Boucherville, ou encore à Montréal, Laval, Longueuil ou même dans ce charmant coin de pays le plus reculé de la Montérégie, St-Hyacinthe, là ou les lionnes et lions sont rois et maîtres, les bars sont vides, les places de stationnement le sont également. Où est passé la clientèle ?

La jolie coiffeuse et moi croyons que les clients(es) tiennent à rester chez eux, bien à l'abri de cette grippe qui en a foudroyée des milliers à travers le monde. On peut les comprendre aussi. C'est pas moi qui irait leur reprocher. Mais à ce rythme-là, on va finir par faire faillite, ma foi. Sans vouloir exagérer la chose, force est d'admettre que mes revenus sont tombés aussi bas que ma personne qui est tombée de sa chaise en apprenant la nouvelle.

Cela fera plusieurs semaines, voir plusieurs mois, soit depuis l'apparition et l'éclosion de la deuxième vague de cette grippe mortelle que nous faisons des heures de fou pour tenter de se faire un pactole décent et malgré tout cela, la population se méfie des uns et des autres. Normal aussi : on attrape n'importe quoi par n'importe qui. Même des hôpitaux, faut se méfier. S'il y a bien un endroit qui se transmet plus de virus et bactéries qu'ailleurs, c'est bien à l'hôpital.

Je termine ma course quelque part sur mon large territoire qu'est Boucherville. Ma cliente semble surprise mais quand même fière de constater que je reconnaisse l'endroit où elle réside. Faut croire que ma mémoire ne m'avait pas joué de tour pour une fois. Et le pourboire fit le reste, en plus d'un «merci» poli et sincère de la jeune femme. Des clientes comme elle, j'en prendrais tous les jours, moi.

En reprenant le chemin du retour, je me demandais si j'allais retourner sur le poste et m'obliger à poireauter une autre trentaine de minute avant de ressortir. J'en avais réellement marre de cette situation, de cette journée où rien ne se passait. À part rester les yeux clos mais tout en gardant nos sens en alerte, j'avais l'impression d'avoir dormi un p'tit brin. J'avais les yeux encore à moitié fermés et les idées plutôt embrouillées. Cette impression, c'était tout juste avant de sortir avec ce voyage-ci.

Bon, je me trouvais à mi-chemin entre la maison de mon patron et l'endroit où je me trouvais. De plus, le compteur indiquait un montant total qui frisait le ridicule. Je n'en pouvais plus et pour m'assurer que je ne reviendrais pas sur ma décision, je pris la peine d'éteindre le lanternon (dôme light) et de fermer la radio-taxi.

tant qu'à mal dormir sur le siège de mon taxi, alors aussi bien rentrer à la maison et de s'endormir sur un bon matelas bien douillet et bien confortable. Les deux corps collés l'un contre l'autre, la chaleur des couvertures aidant à trouver un sommeil réparateur, bien à l'abri des soucis du taxi et de cette grippe devenue un peu trop envahissante à mon goût...
Ma signature autorisée

5 commentaires:

Pierre-Léon Lalonde a dit…

C'est pareil en ville, le monde sort de moins en moins. Déjà on entend parler que des partys de bureaux sont cancellés... L'hiver va être long! Il nous faudrait un belle grosse tempête pour bien faire ! ;-) A+ camarade

Mike a dit…

Pas bete du tout ta theorie (ralentissement economique= ah1n1).
Un autre bel endroit pour transmettre des virus c'est bien un taxi, sur le shift de jour en tout cas.
C'est fou comme certains ne font pas attention quand ils eternuent, et, ne savent pas transmettre le savoir-vivre a leurs enfants.
Je dirais que 5% (d'epais) de la population sont succeptibles de contaminer tout le quebec.
En tout cas moi, je sens le purell a trois metres, je ne prend aucune chances, et si ca s'agrave,,,,le masque,,,,suffira d'y dessiner un sourrire.
Lache pas mike

Drew a dit…

Si la tendance se maintient, j'vais pouvoir acheter mes cadeaux de Noël le 24 sans me taper la foule... NICE!

Bah quoi! J'suis de même moi ;-)

ti-guy a dit…

Ça ressemble beaucoup à l’apocalypse cette théorie-là! Moi ma p’tite pilule au cyanure est prête, y m’aurons pas ses salauds!

Lilia a dit…

c pas le cas pour moi pour la clientèle
au grand bonheur des médecins hahaha

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