mardi 17 novembre 2009

Allo ?

Suite à mon dernier billet sur le changement de liens (urls) entre l'ancien et le nouveau blogue (je sais que ça peut être mélangeant : les modèles étant identiques), je vous invite encore une fois à faire le changement de l'ancien url ( http://taxi-535.blogspot.com/ ) vers le nouveau ( http://taximan535.blogspot.com/ )...

Hier matin, je vous expliquais la raison de ce changement que j'aurais bien voulu (vous) éviter, hein... En plus, sur mon nouveau, je n'ai réussi à récolter que huit (8) nouveaux membres sur... 24, avec l'ancien.

Je vous écrivais de nouveau sur le même sujet par crainte de ne pas vous avoir accroché (pas encore eu de commentaires de votre part), alors... ne m'en voulez pas trop. Merci !
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lundi 16 novembre 2009

Changement de lien

Comme le titre de cette page l'indique plutôt clairement, je me vois dans l'obligation de changer l'url de ce blogue. L'autre vous attend déjà. Ne s'agit que de l'ajouter dans votre agrégateur ou encore dans vos favoris.

Vous pouvez désormais me suivre sur cette nouvelle page. Si cela vous est possible, auriez-vous la gentillesse de changer ce lien dans vos blogrolls respectifs s'il vous plaît ? Toutefois et pour laisser une chance à tout le monde, je le garderai ouvert pour un certain temps.

Les raisons qui m'ont poussées à reprendre ce carnet concerne mon compte Google. Je voulais garder mon adresse de courriel avec Google mais aussi avec Blogger mais cela n'était, apparemment pas compatible. J'ai donc dû tout recommencer à zéro. Heureusement que je n'avais qu'à copier/coller tous les widgets !

Bien voilà pour les manchettes de l'heure. Et il est grand temps que j'aille dormir, moi. Bonne journée tout le monde. En attendant, j'ai pas mal hâte de connaitre la personne qui va s'inscrire à mon membership...
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samedi 14 novembre 2009

La clientèle baisse, la grippe augmente

J'ai quitté le poste de nuit vers 1h15 du matin. Et moi qui a l'habitude de terminer mon quart jusqu'à la toute fin, sans broncher, c'est tout à fait déplorable. Pour un vendredi 13, ce fut une nuit que je qualifierais de catastrophique. Entre 18h00, l'heure du début de mon quart de travail et vers 1h15 samedi matin, j'ai amassé en tout et partout un peu plus de $50 dollars. À 40% de ce montant, ça ne donne pas grand'chose.

Alors que je prenais en charge une ravissante coiffeuse qui venait de finir son «shift» de soir au Rack'N'Roll, j'enfilai rapidement le stationnement en le traversant de travers pour ainsi couper court et sauver le lumière de trafic qui peut s'avérer longue si on a le malheur de s'immobiliser à sa hauteur.

Jasant de tout et de rien, la conversation venait de prendre une tout autre tangeante, une nouvelle direction. Pendant que je surveillais le feu rouge du coin de l'oeil, ma cliente me parlait de sa soirée monotone et calme. Le genre de soirée qui semblait vouloir se répéter trop souvent, hélas. Je rétorquai que nous aussi on en arrachait par les temps qui courent. On se demandait bien pourquoi d'ailleurs.

Et soudainement, la réponse nous sauta en pleine face : la A(H1N1). Sa théorie n'était pas bête. Elle tenait même très bien la route. Que ce soit ici à Boucherville, ou encore à Montréal, Laval, Longueuil ou même dans ce charmant coin de pays le plus reculé de la Montérégie, St-Hyacinthe, là ou les lionnes et lions sont rois et maîtres, les bars sont vides, les places de stationnement le sont également. Où est passé la clientèle ?

La jolie coiffeuse et moi croyons que les clients(es) tiennent à rester chez eux, bien à l'abri de cette grippe qui en a foudroyée des milliers à travers le monde. On peut les comprendre aussi. C'est pas moi qui irait leur reprocher. Mais à ce rythme-là, on va finir par faire faillite, ma foi. Sans vouloir exagérer la chose, force est d'admettre que mes revenus sont tombés aussi bas que ma personne qui est tombée de sa chaise en apprenant la nouvelle.

Cela fera plusieurs semaines, voir plusieurs mois, soit depuis l'apparition et l'éclosion de la deuxième vague de cette grippe mortelle que nous faisons des heures de fou pour tenter de se faire un pactole décent et malgré tout cela, la population se méfie des uns et des autres. Normal aussi : on attrape n'importe quoi par n'importe qui. Même des hôpitaux, faut se méfier. S'il y a bien un endroit qui se transmet plus de virus et bactéries qu'ailleurs, c'est bien à l'hôpital.

Je termine ma course quelque part sur mon large territoire qu'est Boucherville. Ma cliente semble surprise mais quand même fière de constater que je reconnaisse l'endroit où elle réside. Faut croire que ma mémoire ne m'avait pas joué de tour pour une fois. Et le pourboire fit le reste, en plus d'un «merci» poli et sincère de la jeune femme. Des clientes comme elle, j'en prendrais tous les jours, moi.

En reprenant le chemin du retour, je me demandais si j'allais retourner sur le poste et m'obliger à poireauter une autre trentaine de minute avant de ressortir. J'en avais réellement marre de cette situation, de cette journée où rien ne se passait. À part rester les yeux clos mais tout en gardant nos sens en alerte, j'avais l'impression d'avoir dormi un p'tit brin. J'avais les yeux encore à moitié fermés et les idées plutôt embrouillées. Cette impression, c'était tout juste avant de sortir avec ce voyage-ci.

Bon, je me trouvais à mi-chemin entre la maison de mon patron et l'endroit où je me trouvais. De plus, le compteur indiquait un montant total qui frisait le ridicule. Je n'en pouvais plus et pour m'assurer que je ne reviendrais pas sur ma décision, je pris la peine d'éteindre le lanternon (dôme light) et de fermer la radio-taxi.

tant qu'à mal dormir sur le siège de mon taxi, alors aussi bien rentrer à la maison et de s'endormir sur un bon matelas bien douillet et bien confortable. Les deux corps collés l'un contre l'autre, la chaleur des couvertures aidant à trouver un sommeil réparateur, bien à l'abri des soucis du taxi et de cette grippe devenue un peu trop envahissante à mon goût...
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vendredi 13 novembre 2009

Une douche froide

Je termine le boulot avec beaucoup d'anxiété, j'avoue, mais heureusement que je ne serai pas seul en arrivant dans mon nouveau chez-soi. Le taxi se remplit d'essence graduellement et pendant ce temps, j'en profite pour faire le point sur ma situation de crise.

Hier soir, alors que je poireautais bien sagement sur le poste d'attente, la jolie voix de la répartitrice venait de s'adresser à la voiture 535. Il fallait que le chauffeur en question rappelle sa fille à la maison. Pardon ? Elle me refit le même discours, mais sur un ton d'impatience qui en aurait frisé le toupet à plus d'un. Je l'ai remerciée pour la transmission de ce message qui m'intriguait de plus en plus.

Ma fille voulait me parler, elle qui venait de renier son paternel tout récemment. Je trouvais étrange ce revirement de situation. Mais comme me le faisait remarquer ma nouvelle petite amie, je devais donner la chance au coureur et c'est ce que je fis. Mais un doute envahissait sans cesse mon esprit : et si c'était une ruse de la mère pour pouvoir m'atteindre ?

J'ai donc signalé le numéro de mon ancienne adresse et... mon ex a pris le combiné. Je lui ai demandé si ma fille était dans les parages, par tous les hasards et j'ai su qu'elle n'y serait pas, à mon grand regret. Je croyais en effet que mon enfant de dix huit ans ne s'était pas laissé impressionnée par le spectacle offert par son petit frère, mardi soir dernier. Je vous le dit en toute sincérité : j'avais un témoin qui avait assisté à cette scène pathétique.

Donc, l'Ex me parlait d'une voix monocorde, une voix qui trahissait mal sa rage, sa haine vis-à-vis notre séparation. Elle voulait seulement me rappeler de ne pas oublier de prendre rendez-vous avec la banque pour régler cette histoire de fermeture de compte. Mais heureusement que je m'étais informé la veille à l'une des succursales de cette banque : les deux signatures n'étaient pas nécessaires pour fermer notre compte-conjoint. Bonne nouvelle, enfin.

Après lui avoir annoncé cette merveilleuse nouvelle, la première depuis le début de notre saga judiciaire (pas le choix de recourir à un avocat pour une séparation de corps), je venais tout juste d'avoir un «flash» concernant mon véhicule : mes pneux d'hiver ! Ils sont encore dans le garage, du moins, c'est ce que je croyais encore. Je voulais les récupérer pour les faire installer au PC. Le 15 décembre (véhicules privés) arrive vite et même le taxi sera bientôt équipé d'ici au 15 novembre (véhicule public).

Apparemment, je devrai m'en passer pour le temps que j'en trouve des neufs : l'Ex vient de les vendre... il faut bien manger, puisque tu n'es plus ici, m'avait-elle répondu alors que je lui demandais la raison de ce revirement soudain. Malgré mon départ précipité, les dépenses pouvaient être partagées entre les deux familles. Je ne crois pas devoir assumer de tels frais. Mais il serait bon de m'en assurer. Et encore un point : Qui devra payer pour la perte de MES pneus ?

Je ne suis pas familier avec les cas de séparations et de divorces, même à l'amiable mais me semble qu'on ne peut pas toucher aux biens d'autrui sans son consentement. Une dépense supplémentaire à l'horizon. Une dépense onéreuse qui vient s'ajouter à un tableau déjà peu reluisant. Vengeance ? Je le croirais bien volontier.

Même si c'est moi qui part, est-ce que je devrais continuer à payer mon Ex-conjointe pour s'assurer que les DEUX familles puissent obtenir leur subsistance ? Je devrai en référer à ma conseillère juridique. Cette question qui semble pourtant bien anodine pour le commun des mortels est loin de l'être pour celui ou celle qui doit subir une telle épreuve. J'en fais partie et j'en assume les conséquences. Mais pas à mes dépends, tout de même...

P.S. : Ce texte est et sera définitivement le dernier portant sur cette histoire rocambolesque, dramatique et d'une tristesse, si on la regarde dans son ensemble.
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mercredi 11 novembre 2009

Cruauté sans borne

Pour ceux et celles qui liront ces lignes, je serai maintenant ailleurs. Ailleurs qu'à Longueuil ou Boucherville. Même si mon travail m'obligera à bosser encore et encore à proximité de mon ancien logement, je pourrai enfin ME dire et VOUS dire que j'habite désormais à une trentaine de minutes plus au sud.

Je n'ai pas eu le choix et je sais pertinemment que j'aurais dû le faire bien avant. Ceux et celles qui me connaissent un tant soit peu le savaient que ma situation actuelle m'obligerait à le faire. Je marchais sur des oeufs à longueur de journée et ce, malgré la situation qui empirait et qui devenait trop intenable pour moi.

Je devais donc les quitter pour le bien-être de ma santé mentale et le bien-être de mes proches, dont mes deux plus jeunes. Ayant été les témoins oculaires de nombreuses prises de bec, ces situations dramatiques les rendaient de plus en plus sensibles (ou non) à cet environnement que je qualiefirais d'hostile, pour moi comme pour eux.

Maintenant que j'ai changé d'air et que ma situation est devenue moins houleuse (pour reprendre le qualificatif d'un fauve affectueux) quant à moi, mes proches me voient encore comme un tyran, un père qui n'en est plus un, un trou-de-cul qui s'est amouraché d'une personne merveilleuse APRÈS avoir voulu quitter cette flamme qui semblait vouloir s'éteindre graduellement, un mariage qui se sera étalé tout de même sur dix-huit belles et moins belles années bien remplies et dont je serai toujours fier d'avoir pu les partager avec mon ex.

Je ne regrette pas mon mariage. J'aime encore mes enfants et ce, même si mon coeur saigne pour leurs propos cruels dirigés à mon égard. Ils me renient, mais je ne saurais le faire malgré toute la peine ressentie. À qui la faute ? La mienne ? Celle de leur mère ? La nôtre ? J'opterais pour le troisième car un couple se vit à deux. Mes enfants ont leurs propres comptes sur Facebook et je ne croyais pas qu'ils se seraient forgé une piètre opinion de leur père juste en lisant de futiles ragots racontés sur les murs de supposés amis(es).

Je ne suis pas parfait, loin de là. J'ai commis des erreurs de parcours dans ma vie, je l'admet. Comme bien du monde. J'assume la responsabilité de mes actes entièrement et sans censure. Je ne veux pas utiliser cet espace uniquement pour critiquer ma façon d'être, la manière dont je veux mener ma vie.

Je crois tout simplement que j'ai droit au bonheur, et je crois que mes enfants ont droit à une vie remplie d'harmonie et de paix. Pas de colère ni de chicanes et ce, trop souvent à mon goût. La décision de les quitter va dans ce sens. Malheureusement, ils ne le réaliseront peut-être jamais...

Je suis sincèrement désolé pour mes enfants ainsi que ma famille qui, désormais me rejette mais j'aime (maintenant je peux le dire, le crier tout haut et fort) cette belle crinière aux griffes acérées et au coeur tendre.

 Je suis maintenant prêt à recevoir les critiques...
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lundi 2 novembre 2009

Potinages en bref...

 - Malgré un faible taux de participation dans la ville où je réside, à peine 38,9 % des électeurs avaient choisi de se prévaloir de leur droit de vote dans les bureaux de scrutins de Longueuil. La candidate, madame Caroline St-Hilaire l'a tout de même remportée par 30, 291 voix contre son rival avec 30, 504 voix sur 393 bureaux de vote.

Moi-même j'y suis allé, à la dernière minute je dois le dire mais j'ai pu faire mon choix sur mon candidat de prédilection. Et ce matin, j'apprends qu'elle sera la mairesse ma ville. L'opposant de madame St-Hilaire, M. Jacques Goyette, celui qui était le bras droit en poste depuis plusieurs années grâce à son chef, l'actuel maire Claude Gladu était demeuré au pouvoir depuis plus de 27 ans de règne.  Les électeurs viennent de lui envoyer un message fort clair, parait-il.


 - Une nouvelle pensionnaire a fait son apparition au sein de la famille de votre dévoué chauffeur : elle se nomme Luna et semble être plutôt belle pour un chaton de deux mois d'âge. La voici dans toute sa forme sa splendeur :



Le flash était trop fort pour vous permettre de voir ses beaux yeux




Ici, elle aime lécher les doigts. Pas moyen de l'empêcher !




Regardez-moi ces grosses pattes de devant ! Une future lionne ?

Luna semble bien s'acclimater et s'adapter à son nouveau foyer. Et c'est bien tant mieux. tenez, pas plus tard qu'hier matin, aussitôt je mettais les pieds dans la cuisine, un miaulement continue ne cessait de me casser les oreilles.

Soudain, elle fit irruption devant moi, assise tel un chien n'en pouvant plus de se faire comprendre. J'ai compris qu'elle était affamée, la pauvre. Rapidement, je me suis mis à la recherche de nourriture pour chaton. Dès que son bol plein toucha le sol, je n'avais jamais vu un animal se ruer sur sa pitance aussi rapidement. Bienvenue à la maison, Luna !


 - Parlant de boulot maintenant et en ce beau dimanche ensoleillé et tiède (le soleil se préparait déjà à se glisser sous les draps de l'horizon pour un dernier moment de clarté), j'ai pris joyeusement la direction de la résidence cossue de mon premier client. Je venais de recevoir une réservation pour l'aéroport. Un voyage comme celui-là prenait tout son sens et devenait même salutaire pour un dimanche soir qui s'annonçait calme en perspective.

La soirée fut relativement mouvementée, spécialement lorsque deux voitures de taxi à peine sillonnent les nombreuses rues d'un grand territoire comme Boucherville. Mais le pactole était à la portée de main et j'en étais franchement heureux.

Plus tard dans la soirée, j'étais revenu au poste et m'étais stationné deuxième derrière le collègue qui conduisait la plus vieille voiture de toute la flotte. Toujours souriant et fidèle àson habitude, il sorti de son carosse et fit une espèce de mime avec ses deux mains en montrant la forme d'un coeur avec ses deux index. Je me demande bien pourquoi d'ailleurs. C'est à ce moment que l'idée me prit, encore une fois, de briser la monotonie en parlant avec cette douce inconnue qui, je le savais, lui ferait le plus grand bien.

Une belle complicité s'installe tranquillement entre nous malgré cette montagne qui nous sépare et j'adore cette sensation. Des sentiments qui ne s'étaient pas produits depuis belle lurette ! Peu importe, et si j'en parle à coeur ouvert ce matin sur ce blogue et devant vous, c'est pour vous dire que je me sens enfin revivre et surtout aimé pour ce que je suis et non pour ce que j'aurais dû être.

Mon travail ne plaît pas à tout le monde (ni à moi) mais il m'occupe et me permet de garder la tête froide dans certaines situations conflictuelles. Trop dur et compliqué à écrire ici mais peu importe, je sens que je serai bientôt délivré de cette tourmente et redeviendrai cet homme heureux qui ne demande qu'à l'être...

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mardi 27 octobre 2009

Soirée entre père et fille

J'ai décidé de prendre congé ce lundi plutôt que l'habituel mercredi. Mon objectif : visiter ma mère hospitalisée. Je devais le faire dimanche mais j'ai eu un empêchement et comme je devais travailler, j'ai dû remettre la visite au lendemain. C'est à dire hier soir.

J'y suis allé avec ma fille Marie-Ève. On avait besoin de se retrouver et l'occasion n'aurait pas pu mieux se présenter. Nous avons donc quitté Longueuil vers 18h30 et sommes arrivés à Vimont (Laval) autour de 19h10. Le trafic était fluide sur les voies rapides que je devais emprunter (le pont Jacques-Cartier, la 720 Est, l'autoroute Décarie vers le nord et l'autoroute des Laurentides Nord) jusqu'à la 440 en direction est. Heureusement pour nous deux parce que, un ralentissement de la circulation aurait signifié un écourtement des visites pour la malade et il n'était donc pas question de perdre le peu de temps qu'il nous restait.

Aussitôt arrivé et stationné, ma fille et moi sommes montés au quatrième étage de cet hôpital que je n'avais vu depuis des lustres. À l'époque de mes études collégiales (j'allais à Montmorency), j'habitais encore chez mes parents à Fabreville. Et mon seul moyen de transport de l'époque était, bien évidemment le transport en commun. Cela se passait au début des années 80. Seul le bâtiment principal du centre hospitalier existait. Les autres pavillons ne seraient ajoutés que bien plus tard. Voilà pourquoi je ne me retrouvais plus !

La marche m'a fait du bien. Un bien immense en fait. Entre mon véhicule et la porte principale, il devait y avoir pour un bon cinq minutes à pied à se taper. Mon pied droit me faisait souffrir le martyr mais j'essayais de ne pas y penser. Je ne regrette rien, au contraire. Ensuite, l'ascenseur jusqu'à l'étage désiré et ne restait qu'à trouver la chambre de maman. Ce ne fut pas trop difficile, heureusement.

Maman était couchée dans son lit et discutait avec sa cousine et son mari lorsqu'on a fait irruption dans la chambre. Après les présentations d'usage, j'ai remis une carte toute spéciale à celle qui prenait toute la place à mes yeux. Je ne voulais pas d'une simple carte de prompt rétablissement, ordinaire, mais une de celle qui lui remonterait le moral et Dieu seul sait si elle en a bien besoin. J'ai donc choisi une carte en trois sections qui parle de courage et de miracles. Pendant qu'elle lisait, j'épiais ces moindres réactions. J'appréhendais le pire mais ce n'est pas arrivé. Et je l'ai appris en voyant des larmes couler le long de ses joues. Elle était franchement contente.

Marie-Ève était heureuse aussi. Elle n'avait pas revu sa grand-mère depuis quelques années. Et comme celle-ci habite La Minerve, un coin tranquille au bord du Lac à la Truite, on ne pouvait la visiter qu'une ou deux fois par année. Alors vous pensez bien si elle était contente de pouvoir m'accompagner hier soir. On a parlé de maman, de nous, de ma famille, de tout et de rien, de papa aussi. Il est justement retourné au chalet de La Minerve pour laisser maman se reposer et reprendre des forces. Ça lui fera un grand bien de revoir son environnement familier.

Maman n'a plus son épidural mais elle reçoit toujours des calmants puissants pour supporter les souffrances qui l'affligent. Se faire enlever l'estomac n'est pas une sinécure mais c'est franchement douloureux. Elle devrait sortir dans une dizaine de jours selon son médecin. Un excellent pronostic. Ne restera que la thérapie elle-même à entreprendre. Un long et pénible apprentissage mais nécessaire malgré tout pour éviter les mauvaises surprises.

À huit heures et quelques poussières, nous avons pris congé de la malade. Maman ne voulant pas qu'on l'embrasse trop ouvertement (maudite grippe oblige), elle préférait qu'on lui prenne la main à la place. J'ai replacé les chaises grises et froides des visiteurs dans le fond du placard et nous sommes partis par après en disant un dernier bye à voix basses, Marie et moi.

De retour au rez-de-chaussé, un arrêt pipi s'imposait puisque la route pour le retour serait plus longue. Le paiement du stationnement par l'intermédiaire d'une machine n'avait pris que quelques secondes. Nous avons les mêmes sur la Rive-Sud, donc je la connaissais bien. Une fois dans l'Escape, on a décollé rapidement en direction de notre chez nous : La Rive-Sud !


Ma fille Marie-Ève sur le belvédère

Une fois rendu sur la rue Papineau, celle que je prend pour traverser la ville et me rendre au pont Jacques-Cartier, on se décide pour rallonger la soirée. Une soirée entre père et fille. Et comme je n'étais pas pressé de rentrer à la maison, tout comme elle, on en a profité pour grimper sur la montagne. Marie-Ève adore se balader sur le Mont-Royal. Elle sait aussi que les ratons laveur aiment se montrer au public et ainsi espérer recevoir de la nourriture.


Un raton laveur vraiment pas peureux des humains




Heureusement que le flash intégré fonctionnait bien !

Le moment du départ avait sonné malgré quelques réticences de ma fille. Elle qui adore les animaux, mème les plus sauvages comme ces deux ratons qui ne cessaient de se promener entre nos jambes pour quêter de quoi se mettre sous la dent, car elle les aurait bien amener dans le VUS  avec nous si je ne l'avait arrêtée. Je lui ai raconté mon histoire avec ce raton laveur à Boucherville.  Elle en était devenue jalouse au fur et à mesure que j'avançais dans ma narration.

Je sais qu'elle aurait aimé se retrouver avec moi ce jour-là. Elle adore comme moi la campagne, les promenades dans la forêt, la tranquilité des lieux, le vent que Dame Nature nous fouette sur le visage, la vie au chalet. Un rêve qui se réalisera certainement un bon jour...
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jeudi 22 octobre 2009

Épreuves à venir

Mon esprit perçoit faiblement des sons qui me sont vaguement familier. Les yeux toujours clos, mes facultés auditives font surface après une journée de sommeil plutôt courte. Mes sens reviennent à eux. Mes yeux s'ouvrent avec difficulté et le brouillard qui semblait dense il y a peu se dissipe petit à petit maintenant.

Un bruit plus strident que les autres me tira de cette torpeur qui me tenait bien au chaud, bien à l'abri d'une quelconque lucidité. Le son de mon portable résonnait parfaitement dans mes oreilles. Les yeux grands ouverts, je cherche mon appareil sur la table de chevet. Après avoir mis le grapin dessus, je regarde à nouveau sur le meuble, à la recherche de mes lunettes de lecture cette fois que j'enfile sur le nez.

Comme le cellulaire avait cessé de sonner, n'ayant pas eu le temps ni les facultés de répondre proprement dit, je cherchais à connaître l'enquiquineur de service pour ce réveil précoce. Ah ! Voilà enfin le responsable  : c'était mon frère. Et pour avoir entendu mon portable sonner plusieurs fois de suite, ça devait être important.

Ayant pris ma douche avant de me glisser sous les draps au petit matin, j'ai donc enfilé mes vêtements en quatrième vitesse. Les souvenirs récents d'une chirurgie sans précédent qui attendait ma mère venait de refaire surface. Tout devenait plus clair, plus limpide dans ma tête à présent. La dernière fois qu'on s'était parlé (ça remonte à quelques mois), elle m'avait dit que ce n'était qu'une question de temps avant de passer sous le bistouri. Et suite à ce coup de fil, mes soupçons se sont confirmés.

Dans la chambre à coucher, tenant le téléphone d'une main et faisant le lit de l'autre, je discutais avec mon frère sur le sujet qui nous tenait à coeur : la santé de notre maternel. Mais sa santé à lui en était tout différent. Je craignais en effet que son foie ne tienne pas le coup.

À force d'aimer la bière au point d'en boire en quantité industriel, son organe ne tiendra pas aussi longtemps qu'il le pense. Mais frérôt avait tenté par le passé de suivre une thérapie et sevrage de quelques semaines intensifs à la Maison Jean Lapointe, et il avait rechuté. Libre à lui de poursuivre dans la voie qu'il a choisi. C'est dommage mais je n'y peux rien.

Notre mère, quant à elle, venait d'être opérée et repose actuellement aux soins intensifs de la seule hôpital couvrant la totalité de l'île Jésus. Intubée, des fils et des sondes la reliant aux multiples machines qui prenaient place à ses côtés, et selon ce que frérôt me racontait, elle lui faisait pitié. La bonne nouvelle, parcontre : elle prend du mieux. De toute évidence, le chirurgien n'a rien trouvé à proximité de l'organe lors d'une chirurgie exploratrice et c'est bien tant mieux. Mon père se trouve à son chevet le trois quart du temps et dès qu'elle sera transférer dans une chambre requérant moins de soins, possiblement pour vendredi de cette semaine, elle pourra recevoir de la visite.

Toujours selon mon frère, maman ne veut plus se faire réopérer si jamais les métastases revenaient en force. Elle a assez donné. Je la comprend. Elle devra d'abord se remettre de cette importante chirurgie. Par la suite, la prochaine étape sera de réapprendre à se nourrir. Ce sera loin d'être facile mais comme je le mentionnais dans mon billet précédent, elle devra recourir à la vitamine B-12 sous forme d'injection mensuelle puisqu'elle ne peut être ingérée par la bouche.

Je me demande tout de même comment elle va supporter cette terrible épreuve. Pour le moment, elle reçoit des analgésiques et des médicaments qui l'aide à supporter la douleur. C'est drôle à dire mais je me vois moi-même aux soins intensifs du Royal-Victoria (au 8e étage) en train de me faire succionner par le tube endo-trachéal afin d'éliminer les sécrétions qui s'aglutinent sur les poumons. Une situation intolérable et douloureuse pour quiconque n'a jamais vécu cela.

Mon frère me parlait d'une voix calme et posée, à l'autre bout du fil. Une voix anormalement calme. Sensation étrange. Comme si ses propos étaient devenu d'une sobriété étonnante. Et il était sobre, justement. Avec raison : il venais d'arriver du boulot. Et comme mon paternel l'avait avisé des dernières nouvelles à propos de maman, mon frère avait jugé utile de m'en aviser au plus tôt. Il avait bien fait et bien réagi.

Maintenant, ce sera mon tour de rendre visite à celle qui m'avait mis au monde 45 ans plus tôt. Celle qui m'avait tant de fois rendu visite alors que j'étais hospitalisé ces dernières années (depuis 1998 en fait) et qui m'avait si bien aidé à me remonter le moral lorsque celui-ci était à son plus bas. Je lui dois bien cela. Évidemment, puisque je l'aime, ma mère...
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dimanche 18 octobre 2009

Violence conjugale

Je me stationne en double face au bar La Commission des Liqueurs, une foule compact de jeunes gens des deux sexes discutant librement sur le trottoir. Les uns grillant leurs cigarettes nerveusement, les autres, jettant des regards autour d'eux tout en parlant et gesticulant sur des sujets qui semblaient plairent à des petits groupes formés ici et là.

Pierre-Luc est le nom du client que je dois prendre en charge à ce club. Il est en retard mais j'ai l'habitude. La plupart du temps, les noms que les répartiteurs nous transmettent sont vérifiés et nous attendent. Mais cette nuit, à la veille de la fermeture, pas de Pierre-Luc à l'horizon.

Une jeune fille, blonde et dans la vingtaine avancée s'approche de mon taxi et me demande si elle peut monter. Je lui demande de patienter tout près au cas où mon client se déciderait à se montrer le bout du nez. Elle ne semble pas convaincue et montre des signes de panique évident. Ayant laissé mes portières déverouillées involontairement, elle embarque à l'arrière et me dit qu'elle préfère attendre avec moi.

Soudainement, un jeune, le style Yo, la palette de sa casquette vissé de travers, accoure vers ma voiture et tente d'ouvrir la porte arrière de mon côté. J'entend alors la jeune femme éclater en sanglots. À travers ces trémolos, elle me supplie de quitter l'endroit. Mais le jeune qui voulait ouvrir la porte commence à crier d'une voix très forte, ce qui a fait monter d'un cran la panique à bord.

Comme je prenais de la vitesse, le jeune assène un coup de poing violent sur la fenêtre de la porte. Je sais que la police est stationnée plus loin mais bien visible. J'avais une raison de sortir pour exiger des explications sur ce geste hautement inacceptable. Mais la fille assise derrière voulait être loin du type à calotte. Elle ne cessait pas de pleurer et je me suis dit qu'en partant au PC, je pourrais la calmer et en savoir plus sur elle. Je crois assurément avoir pris la bonne décision.

Elle habitait à Saint-Hubert. J'avais donc un bon bout de chemin à faire avant d'atteindre ma destination. Ma cliente avait 25 ans et elle était sortie avec le jeune Yo ayant le même âge en compagnie de quelques amis(es) plus tôt dans la soirée. Celui-ci est devenu violent avec sa blonde et apparemment, cela ne faisait pas la première fois qu'il agissait de la sorte.

Sanglotant toujours mais réussissant à se calmer quand je lui mentionnais qu'on était loin du club, et de lui surtout, elle m'avait montré ses marques de blessures sur ses deux poignets. Je pouvais dinstinguer des traces d'ecchymoses évidentes, violacées et rougeâtres. Les blessures étaient encore très douloureuses et les larmes qui ruisselaient le long de ses joues témoignaient de cette violence conjugale gratuite que cette jeune femme avait endurée tout le long de ses quatre mois de fréquentation avec cette ordure.

Pour le moment, elle devait se rendre dans l'arrondissement St-Hubert pour rejoindre son père. Mais comme elle n'avait pas de portable, j'ai fait une exception à ma règle (ne jamais utiliser mon cellulaire pour les clients) en signalant son numéro : son père devait connaître son histoire. Et comme c'est lui qui devait me régler cette course, aussi bien faire une pierre deux coups.

Cependant, papa n'était pas à la maison. Il était avec le frère de mademoiselle à... Québec ! Heureusement que la soeurette avait sa clé de la porte et que papa lui avait donné l'emplacement d'une cachette quelque part dans la maison. Une somme d'argent était disponible pour les en-cas. En arrivant devant l'adresse civique, elle me demanda d'attendre quelques minutes. Je la vis s'éloigner de l'auto d'un pas rapide vers la maison. Elle grimpa les quelques marches et réussit à ouvrir la porte. Elle disparue à l'intérieur en laissant la porte ouverte légèrement.

Pendant son absence, je m'étais adossé contre le dossier du siège et me mis à repenser à la conversation que j'avais eu avec cette femme. Une jolie fille mais elle n'était pas que blessée physiquement. Son âme et son coeur étaient meurtries également. Et ce qui m'a le plus surpris c'est le manque d'amour qui la poussait à entretenir des relations instables avec des hommes qu'elle ne connaissait que très peu. Elle se sentait surtout honteuse de ne pas avoir laissé ce dernier plus tôt. De ne pas avoir rompu sa relation avec un jeune dont la violence semblait être un style de vie. D'ailleurs, elle m'avoua qu'il devait se présenter en cour pour voie de fait sur un agent de police. Vous imaginez dans quoi elle s'embarquait ?

Au bruit de la portière qui s'ouvrit et de la lampe du plafonnier qui s'était allumée, je suis revenu à moi très vite. Ma cliente avait l'argent pour payer ma course et me laisser un bon pourboire que j'avais du mal à accepter. J'avais aidé cette jeune femme, certes, mais pas pour recevoir une récompense en retour. Je n'avais fait que ma BA et j'étais heureux de l'avoir tirée de ce mauvais pas. N'importe qui l'aurait fait à ma place.

Avant de quitter, elle me dit "Merci !" avec un sourire qui en disait long sur son nouvel état d'esprit. Elle allait beaucoup mieux. Ses yeux rougis par les larmes avaient repris leur couleur naturelle. Un beau bleu, comme les miens. Mais j'avais encore deux petites recommandations à faire. De un, appliquer de la glace sur les poignets douloureux et se couler un bon bain chaud.

La relaxation est vitale pour éliminer la tension qu'elle avait pu garder pendant des heures. Et puis, le fait de prendre un bain apaise et soulage en plus de se libérer de cette "souillure" que son bourreau lui avait infligé de force. À ses mots, elle me pris le bras et me souria tout en me remerciant encore une fois. Elle referma la porte doucement et tout en s'éloignant vers sa demeure, je me suis dit que maintenant, elle était vraiment en sécurité...
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jeudi 15 octobre 2009

On s'attache en taxi !

Je suis en congé aujourd'hui. Alors pourquoi faire un billet ? Eh bien, je voulais simplement me rendre utile et rappeler à notre clientèle qui prenne le taxi souvent ou quelque fois que le port de la ceinture de sécurité est obligatoire.

Que l'on soit assis à l'avant ou sur le siège arrière, en taxi il faut la boucler. Je me souviens d'avoir rédigé un billet sur ce sujet et je parlais d'une femme (alors que je travaillais à Longueuil) qui était accompagnée de son enfant qui devait avoir peut-être cinq ou six ans.

Un beau garçon aux yeux bleus, tout comme les miens en fait. Il n'allait pas bien loin, seulement au cinéma. Et pour cette raison, pour faire une histoire courte, la mère n'avait pas pris la peine d'attacher son seul fils puisqu'ils allaient au cinéma, une balade de quelques kilomètres, tout au plus.

Ce que j'ai fait ? Obligé la dame à boucler la ceinture de son enfant sinon je ne quittais pas les lieux. Pour en être obligé de faire du chantage pour faire prendre conscience à des personnes immatures et irresponsables que la vie d'un être cher vaut plus qu les quelques minutes de retard pour un film au cinéma.

Le temps qu'elle a pris pour prendre la ceinture, la tirer et joindre les deux boucles métalliques fut assez court. Éphémère je dirais. Mais au moins, son fils aux yeux bleus était en sécurité. Il risquait tout de même moins de dommage qu'une personne non-attachée. Et les statistiques l'ont prouvées, n'ayez crainte.

L'automne est à nos portes. Le soir du 31 octobre approche et une ribambelle de jeunes et moins jeunes sillonneront les rues en quête de friandises de toutes sortes. Le temps des Fêtes aussi approche à grands pas. L'alcool coulera à flots et vous devrez être doublement sur vos gardes. Moi je le serai.

Je distancerai encore davantage les véhicules qui me précèderont. Je bouclerai ma ceinture plus souvent qu'autrement et ce, même si la Loi exempt déjà les chauffeurs de taxi qui circulent sur la majorité des chemins publics, y compris à l'intérieur des limites des villes et villages.

Il n'y a que sur les voies numérotées, comme les autoroutes où je devrai m'attacher comme tout le monde. Et vous, la bouclez-vous votre ceinture ?
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lundi 12 octobre 2009

Petite rectification

Plusieurs ont commenté mon billet et il concerne les images de Google Map (Street View) disponible en version québécoise en ce moment. Si on veut les diffuser sur nos pages Web ou même nos blogues, Google Map possède l'outil (sur la plupart des sites tels que YouTube notamment) qui permet de l'insérer par un code javascript (embedding code) simple à utiliser.

Je l'ai testé moi-même et j'avoue pour ma gouverne avoir été très déçu du résultat. En effet, si on déplace la souris partout sur l'image, l'adresse de la maison ou du lieu apparait dans une fenêtre pâle mais pourtant bien visible. De plus, il semble que les images (encodées par Google Map) ne soient pas toujours visibles à l'écran. Mais toujours grâce à mon copain Drew (il a le don de me tirer de mes situations inconfortables) qui commentait aussi sur ce billet, il m'avait suggéré la capture d'écran pour éviter ces embarras.

Je ne me souvenais pas de la méthode à suivre pour capturer les images que je tenais à vous montrer, mais en suivant les instructions de mon prof, les résultats parlaient d'eux-mêmes. J'aurais pu aussi bien les flusher toutes les trois. Mais en regardant la première de plus près, car c'est elle qui a vendu la mèche en exhibant ma piaule, il faudrait des lunettes d'approche pour bien voir mon adresse civique. Et même en cliquant sur la photo pour l'agrandir, l'adresse est toujours illisible.

Pourtant, je dois vous avouer une chose et c'est le but de ma missive : je n'ai rien à cacher. Vous savez, tout le monde habite quelque part et je me fout de le savoir, sauf évidemment si on se fréquente dans la vraie vie. Encore une fois, je n'ai rien à cacher. Je n'ai rien à VOUS cacher. C'est juste l'image de ma maison (pas la mienne, on s'entend) et la photo a été prise de loin, alors...

Je ne dis pas si j'étais connu comme un artiste, un dealer ou producteur d'une drogue quelconque ou encore si j'hébergeais une taupe (un agent des Services Secrets) ou tout autre criminel en fuite. On rie bien mais je pense que cette histoire prend des proportions démesurées. Pourtant, je vous suis très reconnaissant pour m'en avoir avisé. Et cette reconnaissance m'a conduit à ces changements que vous connaissez maintenant. 

 J'espère qu'après avoir levé le voile légèrement sur ma vie personnelle et privée, vous ne serez plus inquiet à mon sujet. Je ne suis qu'un chauffeur de taxi bien ordinaire, qui habite un triplex bien ordinaire, qui ne possède rien de valeur ni ne sort de l'ordinaire et qui aime bloguer avec du monde bien ordinaire. Si vous voulez mon BBQ, vous arrivez trop tard  puiqu'il m'a été dérobé plus tôt cet été.

Je vous remercie et je vous serez toujours reconnaissant. Aussi votre aide sera le bienvenu et ce, à tout moment... Merci !
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dimanche 11 octobre 2009

Google Street View sur la Rive-Sud (corrections)

J'ai eu comme un choc en lisant le billet de mon ami le Drew et sa Reine ce matin. Je sais, je me couche tard mais faut je dorme le jour pour arriver à garder les yeux ouverts et le reste du corps en alerte. Anyway, j'ai fait selon sa suggestion, étant donné que Google Map (Street View) est disponible pour le Québec depuis peu. Et c'est en regardant ma propre maison (pas à moi mais j'y habite depuis 1998), un peu comme si je me retrouvais à la regarder directement en face.




Voici une image de Google Street View recapturée. Merci Drew !


On peut voir le BBQ encore visible sur le balcon. Celui-ci n'ayant pas encore été volé, je m'attarde encore à regarder sa belle forme. Il va me manquer, ce BBQ, et les steaks, pommes de terre et les fameuses saucisses dont mon fils Pascal avait le tour de préparer.

Et parlant de mon ainé, on peut voir son Ford Freestar bleu stationné juste devant la porte. Incroyable comme la technologie fait bien les choses, non ? Voici maintenant et en images, le poste 30 (de nuit) sur la rue des Frères-Lumière et de la rue Volta. On voit la station Esso en face. Les taxis se stationnent à côté de l'arbre sur le talus. Si vous venez me voir durant une insomnie temporaire, je parie que vous ne serez pas  dépaysé.



Le poste 30 de nuit (photographié de jour). On voit la station service Esso en face

Voici le centre commercial Situé au coin des boulevards De Montarville et De Mortagne.  Sur la photo, vous remarquerez les trois véhicules de taxi alignés les uns derrières les autres sur le poste privé d'attente que les propriétaires du centre d'achat avait fait placé les deux poteaux de la compagnie de taxi dans le stationnement. Une poubelle est enchaîné au pied du premier poteau. C'est l'employé du marché d'alimentation Provigo qui est chargé de la vider et d'installer un sac vide.



Notre poste 23 (de jour) dans un coin du stationnement. On peut voir trois taxis en attente...


Comme vous le voyez, ces images ne proviennent pas de photos prisent à l'aide de mon BlackBerry mais bien de Google Map Street View. Je sais que ces images datent de cet été à mon avis mais avec le nouveau service de Google Trafic en tremps réel, vous saurez tout... Et les chauffeurs de taxi aussi.

P.S.: J'aimerais offrir mes remerciements à Drew pour son aide. Grâce à cet internaute autant doué pour ses textes qu'il publie sur son carnet qu'il peut l'être en informatique, mon copain m'a appris à faire des captures d'écran. Vous comprendrez qu'avec cette technique, la maison que j'habite ne saurait dévoiler son intimité, telle que l'adresse qui s'affichait, soit en passant la souris sur l'image et ce, bien avant mon intervention. Merci Drew !
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samedi 10 octobre 2009

Une catastrophe écologique


Au loin, malgré la faible qualité de l'image, on peut voir la flamme au loin


Jeudi dernier, je me suis retrouvé bien malgré moi dans un bouchon de circulation. Un méchant bouchon, là. Voyez-vous, je revenais d'un voyage plutôt stressant. J'étais de retour de l'urgence de l'hôpital Charles LeMoyne avec une cliente dans la jeune trentaine et enceinte de huit mois.

Cette maman de trois autres jeunes enfants étaient presque en larme tant les douleurs étaient fortes. J'ai crû à des contractions rapprochées mais elle-même n'y croyait pas trop. Enfin bref, je devais me rendre là-bas à toute vitesse. Ce qui fut fait, sans trop de casse. Évidemment, la dame était arrivée en toute sécurité et en sortant, elle me remercia d'un beau sourire et je me demandais comment elle pouvait bien sourire avec de telles douleurs.




La colonne s'étendait sur plusieurs kilomètres

Par la suite j'ai donc pris la direction du boul. Taschereau vers l'ouest. Ça roulait bien du côté de Boucherville et je croyais bien y être en une quinzaine de minutes, tout au plus. De plus, en empruntant la route 132, je gagnerais mon territoire en gardant une vitesse constante. La route 132 allait bien malgré le rétrécissement des voies à partir du boul. Rolland-Therrien. Il devait être près de 00h45, une heure du matin peut-être lorsque le bouchon survint.

J'étais pris derrière un dix roues contenant des tonnes de litres d'essence. Son placart "1203" veut dire qu'il transporte de l'essence et efectivement, son chuffeur se rendait à son dernier déchargement. Une station service de la bannière Esso situé sur la rue Ampère, à Boucherville.

Je ne saurais dire combien de temps je suis resté coincé parmi cette colonne de véhicules de toutes sortes. Mais cette colonne était immense. Une vraie fourmilière. Il appert qu'un accident impliquant un camion chargé de produits explosifs et d'autres matières dangereuses aurait explosé, entrainant un deuxième poids lourd dans l'incendie. Les deux voies déjà fermées de la 132 Est ont menées à un étranglement de la circulation et à un arrêt total afin de sécuriser les lieux.

L'incendie ressemblait d'ailleurs à un véritable feu de joie digne de la Saint-Jean de ma jeunesse alors que j'étudiais au Collège Bourget (Rigaud) au début des années 80. Pouvant atteindre une hauteur impressionnante de trois étages, elle était facilement repérable à des lieux à la ronde. Une odeur de soufre emplissait l'air et nos narines, entremêlée d'une pluie fine qui tombait doucement sur le pavé reluisant.


Malgré une image sombre, on distingue faiblement des phares de voitures derrière mon taxi


Pendant cette attente qui devenait un enfer, j'avais vu au loin une flamme immense qui semblait brûler sur l'autoroute elle-même. Étant sorti prendre l'air malgré une pluie fine qui tombait depuis quelque temps, la longue file dont je faisais partie se trouvait carrément dans la voie de gauche. Un terre-plein muni de bandes métalliques sépare les trois voies rapides de la route 132 en direction Est et vers l'Ouest.

Je pouvais distinguer une flamme haute comme deux étages qui se dégageait du lieu de la tragédie. La scène semblait irréelle et pourtant, j'étais bien embourbé dans le trafic. En fait, j'ai poireauté un bon deux heures avant qu'on nous fasse sortir à contre-sens sur la voie rapide. J'ai pu regagner mon patelin en quatrième vitesse puisque j'avais du retard à rattraper.


Les cônes orangés coupaient deux voies sur les troies de dispobibles
 
Je pourrai toujours me féliciter d'avoir amener ma jeune cliente enceinte en un temps record et en sécurité. Ce fut, en quelque sorte, ma BA de la soirée...
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Affichage déficient

Bon, voilà que Google Street View permet à tous les internautes de pouvoir afficher les images choisies sur sa propre page Web mais... elles ne veulent PAS s'afficher sur mon blogue ! J'avais choisi minutieusement trois images spécifiques pour vous les montrer, comme mon copain Drew l'avait fait de son côté.

J'aurais pu supprimer ce billet et tout recommencer. Cela aurait réduit mes efforts à néant et d'admettre mes erreurs. Bien sûr, l'erreur est humaine. Mais admettez que n'importe quel néophite serait capable d'insérer des images sur un blogue ou site Web. J'ai pourtant échoué ou quelque chose m'a échappé, je ne saurais dire. J'ai pourtant bien suivi les instructions de Google Map. Comme dirait Âme Tourmentée dans son commentaire, ça fait chier...

Pourtant, avec l'ami Drew, ça marche plutôt bien sur son blogue. Pourquoi ça ne fonctionne pas sur le mien ? J'ai pourtant bien pris la peine de copier/coller le code javascript qui permet d'afficher l'image selon les dimensions voulues. Je ne suis pas un novice en la matière et pourtant, je ne peux même pas voir ces images. Et vous, vous les voyez mes images ?
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jeudi 8 octobre 2009

La fierté a une ville... Longueuil


On peux-tu être fier ?


Non, ce n'est pas un coup de publicité pour la ville de Longueuil ni un billet sur l'actuel élection municipale de mon territoire. Celui où j'habite, on s'entend. Pas mon territoire de travail, qui est Boucherville. Vous le savez, je le sais. Mais fallait que je vous montre MA preuve. Pas mal, non ?

En voyant les nombreux panneaux publicitaires éparpillés sur le territoire du Vieux-Longueuil, un déclic venait de se produire. J'avais lu à cet effet dans les journaux québécois que le magazine MacLeans venait de se tromper dans ses calculs. En effet, le palmarès placerait Longueuil au 2e rang au niveau provincial et tout juste derrière Sherbrooke et 8e rang dans tout le Canada.

C'est plutôt au niveau des impôts fonciers qu'il y a embrouille. Toujours selon l'étude de ce magazine publié en juillet dernier, celui-ci s'appuyait sur une facture moyenne d'impôt foncier de quelque $666 alors qu'elle devrait être de $2,048. Cette erreur coûtera à la ville de Longueuil le 17e rang plutôt que la première (pour son plus faible taux de taxation) position.

Quand même pas mal de recevoir la médaille d'argent sur le podium. Je serais bien curieux de connaître les résultats du classement pour les autres villes du Québec et même du Canada, comme Ottawa et Toronto pour ne nommer que ces deux-là. Québec aussi serait dans mon colimateur...
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lundi 5 octobre 2009

Maison à vendre


Il faut cliquer sur l'image pour accéder au site Web explicatif

C'est extrèmement rare que je publie deux billets le même matin. La raison ? J'aimerais pouvoir aider mon amie Lionne à vendre sa maison de Sainte-Hyacinthe, une ville charmante et tranquille. Si vous cliquez sur la photo ou le lien ci-dessus, vous aurez plus de précision la concernant.

Je sais que notre Lionne, malgré sa force de caractère et son courage qui la caractérise si bien est à bout de force, au bout du rouleau comme on dit. Cette situation, comme elle le dit elle-même, la vide de ses forces. Son tout récent billet m'a d'ailleurs bouleversé. J'ai donc décidé de faire ma part en publiant sa maison sur ma page et sur Facebook simultanément.

Je vous invite à passer le mot et à en faire autant sur vos blogues respectifs en guise de solidarité pour notre Lionne. Elle a besoin de notre soutien moral. Faisons preuve d'entraide... Merci !

P.S.: J'aurais peut-être donc dû demander la permission avant de publier cette photographie ! Je suis trop impulsif...
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Un cadeau succulent


Les chauffeurs de taxi de la région de Montréal et, j'imagine bien aussi ailleurs au Québec en arrachent. Ils travaillent durs et font des heures de fou pour arriver à se faire un salaire potable. Tout le monde le sait et j'en avais même parlé lors de mon dernier billet.

Mais il n'y a pas que les mauvaises nouvelles dans la vie. Heureusement ! Et c'est ce qui me donne envie de vous parler de mon client régulier. Celui que j'embarque au même endroit à chaque deux fins de semaine. Depuis plus d'un an maintenant. Je ne me souviens plus de son prénom mais on se reconnait. C'est le principal, comme il me fait remarquer.

Ce monsieur travaille dans une boulangerie de Boucherville, dans le quartier industriel à l'ouest de l'autoroute 20. Car il faut spécifier ici qu'il y a deux quartiers industriels bien spécifiques. Un à l'est et l'autre à l'ouest de l'autoroute Jean Lesage.

Des compagnies bien connues telles les entrepôts Rona et Provigo, Sobeys, les imprimeries Interweb (Transcontinental) qui impriment des quotidiens comme La Presse, des magazines québécois reconnus, mais également des magazines pornos (Hustler) et des clients que nous transportons régulièrement comme Purolator et Interweb (transport de courriers) font parti de notre clientèle régulière.

Hier soir, il m'attendait comme à son habitude à la station Ultramar du boulevard de Mortagne. Tel une horloge bien réglée et précise au quart de tour, il m'attendait près de la porte. Aussitôt stationné devant le commerce, il sort et en me voyant, me fait un sourire en coin et embarque, fidèle à ses habitudes, sur le même côté du siège arrière. Mais cette fois-ci, il avait un sac de pains qu'il tenait sur lui. Suir le coup, je n'avais pas remarqué et ce n'est qu'en arrivant chez lui que j'appris ce qu'il contenait réellement : du pain aux raisins et à la canelle. Un délice.

Cela faisait quelque temps que j'agaçait mon client de vouloir m'apporter son pain aux raisins. Je voyais bien qu'il en rapportait de son travail et comme ces produits ne lui coûtait presque rien, je m'étais risqué à lui demander. À ma grande surprise, il avait accepté. Le trajet pour se rendre à sa résidence était court mais le temps passait vite quand on jasait durant le trajet.

En arrivant, il me paya et me remis un sac contenant deux espèces de baguettes de pains aux raisins et à la canelle sur le siège de droite. Ceux-ci dégageaient encore une douce odeur de canelle tellement ils étaient encore frais. Comme je lui offrais de le rémunérer pour sa gentillesse, il déclina mon offre poliment. Depuis le temps que je lui en parlais et qu'il les oubliait au boulot, c'était la moindre des choses, me disait-il.

J'ai donc trimballé ce sac de pain sur le siège avant toute la nuit durant. Et comme mon quart s'est avéré plutôt calme qu'aussitôt minuit sonné, je me suis réfugié dans mon livre de mots mystères. Le temps passait passablement vite mais je m'occupais l'esprit. J'avais tout de même  hâte de goûter à cette merveille. Accompagé de beurre, ce sera un vrai délice...

Bon déjeuner !
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samedi 3 octobre 2009

Les temps changent


Je suis stationné sur le poste habituel. Celui de nuit. La rotation arrivera dans quelques minutes. C'est à dire que le répartiteur devra prendre en note les voitures en attente et les faire sortir avant d'ouvrir les postes de jour.

Je me suis décidé à faire un dernier voyage avant de terminer mon quart de travail. Une nuit plutôt paisible si je me fie à mon pactole.

Normalement, les vendredis rapportent davantage que le maigre $167.00 ramassé en une douzaine d'heures. Cela dure depuis plusieurs mois maintenant que ces journées font piètre figure si je les compare à l'année dernière, année à laquelle je débutais comme chauffeur de taxi à Boucherville, soit le 14 juillet 2008.

Je me souviens clairement d'avoir bossé moins d'heures mais je pouvais garantir un meilleur salaire à ma famille. Payé à 40 % du montant total inscrit sur le compteur, moins la facture de l'essence que le propriétaire devait assumer, je pouvais m'en tirer avec un montant hebdomadaire estimé à environ deux cent dollars. Ce qui me valait quelque $80  plus les extras.

De plus, les débuts de semaine étaient meilleurs puisque j'étais pratiquement le seul à conduire mon taxi à travers cette petite ville de quelque 50,000 âmes. Mes confrères ayant l'habitude (pour moi) de prendre congé les lundis et mardis. Pour ainsi dire, j'avais la ville juste pour moi. Et c'était le bon vieux temps. J'en parle comme si cela s'était produit il y a 20 ans mais à peine un an s'était écoulé depuis cette période.

Aujourd'hui, nous sommes un peu plus de quatre taxis à se partager ce territoire ces deux mêmes jours, récession économique oblige. Les propriétaires ayant le droit d'embaucher un deuxième conducteur à prendre les appels sur les ondes radio, on peut les voir déjà à pied d'oeuvre sur le quart de nuit alors que son patron se farcit le jour, ayant la priorité comme boss.

Le pire dans tout ça, ce sont les appels qui ont diminués et qui continuent de chuter malgré le nombre de voitures en augmentation. J'ai connu un vendredi où, complètement découragé par mes huit heures durement gagnés j'avais à peine amassé un maigre $20.60, entre 18h00 et 1h20 du matin. J'ai dû quitter et rentrer chez moi, écoeuré.

Nous sommes deux à devoir attendre en rotation sur le poste 30 de nuit. Après mon départ pour un appel quelconque, les postes de jour seront ouverts. Le premier reçoit son appel et je prend la première position, prêt à partir pour un appel chanceux ou non. Peu importe l'appel, celui-là sera mon dernier. Il ne tardera pas à se manifester d'ailleurs.

Marc m'envoit l'appel dans mon  radio-taxi via l'ordinateur de la centrale. Je dois me rendre au bar La Commission des Liqueurs, un club ouvert récemment. Il l'était déjà à mon arrivé en juillet 2008. Pourtant, je pestais à l'idée de devoir prendre des restants de bars qui auraient dû avoir quitté les lieux depuis belle lurette. Putain, ma journée avait mal débutée et se terminerait de la même façon. J'espérais que mon client soit déjà parti mais j'avais l'intuition que mon client se montrerait le bout du nez.

En fait, ils étaient trois. Ils sont arrivés de l'arrière du club par l'entrée de côté. Leur démarche incertaine trahissait leur goût pour l'alcool mais en trottant rapidement vers ma voiture, ils avaient réussi à demeurer debout. Un exploit qualifié de rare si j'en crois mon expérience.

Mes trois zigotos à bord, je reçu les directives de me rendre à quelques patés de maison à peine. Le voyage se fit sans mal et mes clients débarquèrent sans problème. Le montant au compteur affichait $8.20 en lettre rouge qui, dans la pénombre, pouvait éclairer la partie avant de l'habitacle. J'entendais le jeune fouiller dans ses poches à la recherche de sa monnaie. Je pouvais entendre les pièces teinter entre ses deux mains.

Comme je ne pouvais pas me tourner la tête complètement vers mon passager, je ne pouvais voir que sa main ouverte et sa monnaie tomber dans le creux de la mienne. Je voulais éviter que l'une d'elle ne tombe entre les deux sièges et m'obliger ainsi à les rechercher en sortant à l'extérieur. Et comme il pleuvait averse...

Mais les pièces tombèrent toutes dans la paume de ma main droite en résonnant les unes sur les autres. La lumière du plafonnier en fonction, je dû compter les pièces rapidement : je craignais un départ précipité de mon client qui ne tenait plus en place. Ces deux comparses l'attendait sur les marches de leur maison.

Le comptage terminé, je lui remis un cinq cent (celui avec le castor) en lui tendant la pièce à bout de bras. Il refusa net mais j'insistai. Vous en avez besoin plus que moi, lui avais-je répondu. Le pire dans toute cette histoire, ces jeunes avaient, selon la conversasion interceptée tout en conduisant (je conduis peut-être mais je ne suis pas encore sourd), dépensés tout leur fric en boisson et en bouffe pendant la soirée. Et maintenant, moi, chauffeur de taxi mal rémunéré, j'en payais les frais.

Je sais pertinemment que cela fait partie de mon métier. Malgré mes bonnes manières, malgré ma bonne volonté, malgré les bons services et malgré tout, je devais l'accepter même si cela était inacceptable. Pour moi du moins. Devoir remettre la monnaie, fut-elle petite à un client ne me plaisait guère. Pourtant, c'était ma façon bien à moi de protester, de faire comprendre à ce rustre que sa conduite était un manque flagrant de politesse et de courtoisie.

Je sais qu'il avait bu. Mais m'aurait-il remit le même change (un minime 5 cents) en étant à jeun ? Je ne saurais dire. Mais ce qui est fait est fait et je ne voudrais certainement pas revivre ce call de fin de nuit. Pourtant, je sais pertinemment qu'il y en aura d'autre. Comme il y aura des clients ou clientes qui m'offriront des pourboires qui dépasseront largement mes attentes. Pour cela, j'imagine que le destin ne demande qu'à réparer (ou équilibrer?) certaines erreurs de parcours ?
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mardi 29 septembre 2009

Saleté de maladie, 3e partie

La salle d'attente, la plus grande des deux était bondée. Pleine à craquer. Au fur et à mesure que le jour se levait, que la grande aiguille de l'horloge avançait à chaque minute, les chaises laissées vacantes trouvaient preneurs. Les espaces vides se bouchaient irrémédiablement. 

Les hauts-parleurs fixés au plafond se mettaient à cracher les noms des patients par intervalle. Entre le personnel médical et la foule qui s'aglutinaient dans cet espace restreint qu'était l'urgence, les ambulanciers se frayaient un chemin entre leurs civières et leurs patients, confortablement bien installés. Parfois jetant un regard perplexe dans un environnement devenu soudainement hostile, parfois les yeux fermés en quête d'une paix intérieure, parfois le corps et le visage recouvert d'un drap blanc ou d'une couverture opaque pour ne pas qu'on sache.

J'étais assis sur une chaise roulante appartenant au service de l'urgence. Noire, laide mais utile pour le besoin que j'avais. La jambe gauche légèrement remontée, l'agent de sécurité m'avait installé dos au mur. Celui qui sépare la salle d'attente de l'aire des soins d'urgence. Là où le médecin de garde et les infirmières travaillaient en essayant de ne pas se marcher sur les pieds. Je ne pouvais les voir physiquement mais je savais que ça grouillait derrière moi. À tout cela s'ajoutait le tintamarre horrible et superflu des entrepreneurs en construction. L'urgence de Pierre-Boucher s'offrait une cure de jeunesse.

J'étais revenu peu après huit heures du matin, ayant délaissé l'infirmière du quart de nuit pour une bonne raison : mon fils Médéric aurait besoin de sous pour son diner et je craignais de ne pas être là à son départ pour l'école. Étant arrivé vers 4h00 du matin, vu l'infirmière et la préposé à la réception, j'avais promis mon retour pour 8 heures plus ou moins. Chose promise chose dûe, le gardien de sécurité m'avait installé au meilleur endroit possible, ma chaise roulante prenant un peu de place, surtout avec une jambe surélevée.

Les ambulances se succédaient les unes après les autres. Parfois, le garage seul ne suffisait pas à les garer toutes et certaines devaient rester à l'extérieur, juste devant la porte demeurée ouverte à cause de la chaleur. La journée s'annonçait belle et chaude. Certains allaient fumer dans le garage, d'autres se promenaient pour tuer le temps et en demeurant à proximité des hauts-parleur de la grande salle. Il n'était pas question de rater son tour.

Lorsqu'un véhicule jaune muni de clignotants rouges mais tous feux éteints arriva dans le garage de l'hôpital, je me trouvais juste de l'autre côté de la porte coulissante qui sépare le monde extérieur de la salle d'urgence. M'écartant par réflexe pour laisser passer la paire d'ambulancier en uniforme gris avec la civière entre eux, ils entrèrent normalement mais sans pour autant trainer.

Regardant à travers d'autres personnes devant moi, mes yeux cherchaient quelqu'un ou quelqu'une de coucher sur le brancard. Lorsque celui-ci passa devant moi, en fait, à quelques pieds à peine, seul une couverture grise recouvrait ce qui devait être un corps. Je ne distinguais ni tête, ni pieds, ni rien d'autre. Un cadavre venait de passer devant moi et des dizaines de personnes autour. Un inconnu. Où allait-il ? De quoi était-il décédé ? Était-ce une femme ou un homme ? Était-il jeune ou vieux ? Nul ne pouvait répondre à ces questions qui me trottaient dans la tête depuis cet instant.

J'avoue pour ma gouverne que voir une personne décédée débarquer à l'improviste dans une salle bondée de monde plutôt que de faire un détour par la morgue était assez spécial. Les gens ont regardés et lorsque la civière fut hors de vue, ils ont repris leur occupation principale. Comme une simple distraction qui n'avait fait que passer. Comme si des situations semblables pouvaient arriver chaque jour...

Mon tour arriva dans l'après-midi finalement. Ce fut une femme médecin qui m'avait reçu dans la salle no. 3, tout près de la chaise roulante, celle qui était devenu désormais inutile. L'infirmière m'avisa de mettre la jaquette et d'enlever mon pantalon. Ce qui fut fait rapidement. Assis sur le matelas d'une civière que le personnel avait baissé, je regardais cette jambe qui m'élançait terriblement. Gonflée à l'excès, j'étais dans un sens fasciné par le changement si brutal que mon corps avait subi.

La Dr Richard  arriva une dizaine de minutes plus tard. Elle me questionna sur mes antécédents médicaux et, tout en prenant ses notes, elle appela une infirmière. Je devais subir des prises de sang. En tout, six fioles furent remplies. On a dû même se reprendre une deuxième fois, mes veines semblaient fuir devant les aiguilles. On choisit une veine sur le dessus de la main avec un papillon.

La tentative fut la bonne mais une douleur vive et brûlante effaça pour quelques instants à peine ma satisfaction d'avoir trouver le bon gisement, la bonne veine. Et elle coulait à flot. Les six tubes ne prirent que quelques secondes à remplir. Par la suite, on me demanda de retourner dans la grande salle, le temps de recevoir les résultats des examens, prises de sang et l'ECG.

Je savais que l'électrocardiogramme était normal. On me l'avait déjà annoncé. Ne restait que la balance à connaitre. Et l'attente recommença. Il était passé 14h00 lorsque la Dr Richard m'appela. Levant les yeux vers la voix qui venait de m'identifier, elle me fit signe de la suivre. Tenant la porte ouverte de son pied, elle me fit signe d'entrer dans un local situé tout près de la porte coulissante, celle qui faisait face au corridor. la même  qu'avait emprunter le cadavre quelques heures plus tôt.

Et elle me déballa le résultat des tests tout d'un trait, comme si elle les avait apprise parcoeur. Mon coeur battant la chamade, elle m'annonça que les prises de sang n'avait révélés aucune trombophlébite. Quoi ? Vous voulez rire de moi, là ? Ben non, monsieur Dagenais, jamais dans cent ans, voyons...

Non, en fait j'avais une infection. Une banale infection à la jambe gauche. Une de celle qui pouvait s'apparenter à une phlébite ou trombophlébite. Une prescription d'antibiotique ferait la job et d'ici quelques semaines, tout irait pour le mieux. En autant que je les avale au complet, ma guérison est assurée. Et moi aussi je suis drôlement rassuré. Tout ce texte pour vous dire que ce n'était pas ce que je croyais depuis le début. Et tout ce temps perdu pour une annonce aussi banale, mais combien rassurante...

Bonne nuit !
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